Rencontre exceptionnelle avec Ida Grispan - Lycée Léopold Sédar Senghor

Rencontre exceptionnelle avec Ida Grispan

, par Olivier BEAUMESNIL

Le lundi 14 novembre 2016, le lycée Léopold Sédar Senghor a organisé une rencontre avec Ida Grinspan, survivante d’Auschwitz. À l’initiative de cette rencontre, on trouve deux élèves de Terminale S, Maximilien Noé et Cassandre Lesdalons.
Madame Grispan a donné au lycée une conférence à laquelle plus de 150 élèves et professeurs ont pu assister.

Madame Grinspan, accueillie par le Proviseur, M.Goubert et interviewvée par Maximiline Noé, élève de terminale S

Vue panoramique de la salle de conférences

Retransmission de la conférence en direct dans d’autres salles


Née à Paris en 1929, de parents juifs polonais, Ida Fensterzab est envoyée dans le département des Deux-Sèvres au printemps 1940. Elle vit au Jeune-Lié, hameau de la commune de Sompt, chez une famille de fermiers, Alice et Paul Marché. Sa mère, Chaja, est arrêtée le 16 juillet 1942 – c’est le premier jour de la rafle dite du Vel’ d’Hiv (pour Vélodrome d’Hiver) – et déportée par le convoi n° 11 du 27 juillet suivant. Elle ne reviendra pas. Ida est arrêtée à son tour par trois gendarmes français au domicile d’Alice et de Paul Marché dans la nuit du 30 au 31 janvier 1944. Elle est conduite à Melle puis à Niort avant d’être emmenée au camp de transit de Drancy. L’adolescente est déportée à Auschwitz par le convoi n° 68, le 10 février 1944. À Birkenau, Ida, alors âgée de 14 ans, échappe par miracle à l’extermination immédiate. Commencent alors quinze mois d’horreurs et de souffrances. Porter des tas de cailloux, trier des pommes de terre gelées, travailler dans une fabrique d’armement, tels sont les travaux forcés auxquels est contrainte Ida. La jeune fille apprend que son père, Jankiel, déporté par le convoi n° 77 du 31 juillet 1944, est présent dans le complexe concentrationnaire sans pouvoir le revoir avant sa disparition. Ida subit les « marches de la mort » après l’évacuation d’Auschwitz, le 18 janvier 1945. Elle se retrouve à Ravensbrück puis à Neustadt-Glewe, à près de 800 km d’Auschwitz, avec le typhus et les pieds gelés. Soignée par une infirmière polonaise Wanda Ossowska (1912-2001), elle est finalement libérée avec ses camarades par les troupes américaines et soviétiques, le 2 mai 1945. Elle peut revenir à Paris quelques jours plus tard. Après un séjour à l’hôpital Broussais, Ida Fensterzab part en convalescence en Suisse. Sa vie a été brisée, elle ne peut encore raconter sa terrible histoire.
Le temps du témoignage, auprès de très nombreux collégiens ou lycéens en particulier, viendra plus tard, à partir de la fin des années 1980. En 2002, un livre, J’ai pas pleuré (Robert Laffont, éd. Pocket Jeunesse, 2003), coécrit avec Bertrand Poirot-Delpech, est publié par Ida Grinspan, laquelle contribue aussi aux récits de six rescapés des camps, textes parus sous le titre Traces de l’enfer (Larousse, 2015).

Ida Fensterzab, le 18 juillet 1945

Police pour dyslexie ?
Interlignage double ?