Hellénistes et latinistes de terminales participent à la dictée solidaire. - Lycée Léopold Sédar Senghor

Hellénistes et latinistes de terminales participent à la dictée solidaire.

, par Claire Brennetot

Pour la deuxième année consécutive, l’association Évreux-Djougou a organisé le vendredi 22 novembre 2017 une dictée solidaire, excellent moyen pour récolter des fonds et acheter ainsi des lampes à énergie solaire, destinées aux enfants de Djougou, ville du Bénin.

Cette année, les latinistes et hellénistes de terminale ont participé à l’épreuve. Et mieux valait avoir des connaissances solides en étymologie pour affronter l’exercice.

  • Grâce au grec, il était possible d’écrire correctement le terme « anthropopithèque ». S’il fallait par deux fois utiliser les consonnes « th », c’était pour traduire la lettre théta, souvent présente dans les mots grecs, notamment dans anthropos (« l’homme ») et pithêkos (« le singe »), mots qui ont été associés pour désigner l’être intermédiaire entre le singe et l’homme.
  • Mais les difficultés étaient loin de s’arrêter là : comment écrire « psittacose » ? « psi » ou « psy » ? La psittacose a beau être une maladie, elle n’a rien à voir avec les maladies qui nécessitent d’aller voir un psychologue ou un psychiatre, deux spécialistes de « l’âme » (psychê). Bien loin de là, la psittacose, c’est la maladie du « perroquet », psittakos en grec. Alors mieux valait mettre un « i », plutôt qu’un « y ».
  • Quant à l’opiomane, il n’aura pas manqué de faire réfléchir. Le concepteur de la dictée, d’ailleurs, a manifestement pris un malin plaisir à instiller le doute dans l’esprit des participants puisqu’il y a introduit un dialogue fictif étonnamment insidieux dans lequel un quidam demande s’il faut deux « n » à « opiomane ». Il n’en faut qu’un seul, bien entendu, puisque l’opiomane, comme le pyromane, sont des fous : ils ont la « folie » – mania, en grec – de l’opium, ou celle du feu. L’étymologie nous le rappelle donc avec clarté. Et rien à voir avec le terme anglais man qui, à mauvais escient, a inspiré plus d’un participant.
  • Ensuite, grâce à leur bonne culture latine, les latinistes étaient familiers des « pénates », les dieux de la maison. Si l’emploi de l’expression « regagner ses pénates » est assez fréquent, rares sont ceux qui sont au point sur le genre de ce terme. Or, savoir que ce terme est masculin était bien utile pour faire l’accord demandé puisque les pénates étaient « adorés ».
  • La connaissance du mot latin ira aura aussi permis d’affronter « l’ire du lama andin » sans trop de peine.
  • Grâce à leurs savoirs, les élèves étaient près de briller. Hélas, « être près de », ce n’est pas « être prêt à ». Évidemment, ils étaient prêts, c’est-à-dire disposés, à briller. Nul n’en pourrait douter. Mais pour être près – ou sur le point - de se distinguer, encore eût-il fallu que chacun repérât l’impitoyable subjonctif imparfait avec son accent circonflexe et son « t » à la troisième personne du singulier !

Trouver l’orthographe ad hoc – et cette expression latine était dans la dictée – n’est pas toujours chose aisée, mais les élèves se sont manifestement passionnés au point de commenter longuement leur copie, une fois l’épreuve terminée, et d’expliquer les choix orthographiques qu’ils avaient faits.

Police pour dyslexie ?
Interlignage double ?