Un baptême, une exposition, un colloque : une journée particulière en hommage à Léopold Sédar Senghor - Lycée Léopold Sédar Senghor

Un baptême, une exposition, un colloque : une journée particulière en hommage à Léopold Sédar Senghor

, par Olivier BEAUMESNIL

Le mardi 5 juin 2018, les élèves de première ES 3 ont présenté leur projet pluridisciplinaire autour de Léopold Sédar Senghor, un projet de plus de six mois mené sous la direction de Luc Daireaux et de Franck Tuleff, professeurs d’histoire-géographie et de lettres.

La journée a commencé vers 11 h. Il s’est d’abord agi de baptiser la salle de conférences, désormais salle Nocturnes, du nom du recueil de poèmes publié par Senghor en 1961. Dans son allocution inaugurale, Jean-Bernard Goubert, proviseur de l’établissement, a rappelé le parcours de Léopold Sédar Senghor, né à Joal (Sénégal) en 1906, poète, figure de la négritude et de la francophonie, député français (1945-1959), président du Sénégal (1960-1980), élu à l’Académie française en 1983, mort à Verson, près de Caen, sur les terres normandes de son épouse, en 2001.

Jean-René Bourrel, agrégé de lettres modernes, spécialiste de la poésie senghorienne, a ensuite présenté le recueil Nocturnes, en présence d’un public d’élèves et de professeurs. Trois élèves, Adriana Magnan, Fabien Pacouret et Mila Jolly, ont lu des extraits du recueil Nocturnes (« Chants pour signare » et « Élégie des eaux »). L’assistance a pu écouter l’« Élégie des saudades », dans une version lue par Senghor lui-même. C’est vers 11 h 30 que Françoise Blum, historienne et spécialiste des mouvements sociaux et étudiants de l’Afrique contemporaine, et Roland Colin, anthropologue, ancien directeur de cabinet de Mamadou Dia, président du Conseil du Sénégal entre 1960 et 1962, ont dévoilé la plaque rédigée pour l’occasion, plaque recouverte jusque-là par un drapeau normand aux deux léopards.


La plaque de la salle Nocturnes dévoilée par Françoise Blum et par Roland Colin


Les élèves ont ensuite proposé à une assistance fournie une visite guidée de l’exposition proposée aux abords de la salle Nocturnes. L’exposition, constituée de vingt-quatre panneaux, est divisée en six thématiques : l’enfance et l’adolescence, la formation à Paris et la découverte de la négritude, la Seconde Guerre mondiale, la vie et l’action politiques, la poésie, l’écriture et la langue, la Normandie.


Visite guidée de l’exposition, en compagnie des élèves et des professeurs


L’après-midi était dédiée à une série de conférences proposées par les élèves et par nos trois invités de marque, Jean-René Bourrel, Roland Colin et Françoise Blum. Ce petit colloque s’est tenu en présence de Jean-Marc Luciani, ancien proviseur de l’établissement, en poste en 2002, date à laquelle notre établissement a pris le nom de l’illustre poète.
Vers 14 h 10, après un propos liminaire des professeurs organisateurs, Océane Essob et Valentine Lejuez, assistées de Clara Lerebours, ont d’abord présenté l’enfance et l’adolescence de Senghor, au Sénégal, de Joal à Dakar, en passant par Djilor et Ngazobil. Baptiste Riotteau, aidé par Billel Merzouk, a évoqué la formation de Léopold Sédar Senghor, en khâgne au lycée Louis-le-Grand, jusqu’à l’obtention de l’agrégation de grammaire, en 1935, avant les années d’enseignement, à Tours, au lycée Descartes (de 1935 à 1938), puis à Saint-Maur-des-Fossés, au lycée Marcelin-Berthelot (à partir de 1938). Il est revenu également sur la découverte du concept de négritude et les amitiés avec Aimé Césaire ou Léon-Gontran Damas. Mila Jolly et Adriana Magnan, avec l’appui d’Ambre Esdoluc, ont abordé les années de la Seconde Guerre mondiale. Léopold Sédar Senghor est fait prisonnier en 1940 et séjourne dans divers camps, avant d’être libéré en 1942. Il retrouve ensuite son poste à Saint-Maur-des-Fossés, et publie articles et poèmes. En novembre 1944, il devient professeur à l’École nationale de la France d’outre-mer. Jean-René Bourrel a ensuite pris la parole pour évoquer, dans une synthèse aussi dense que lumineuse, l’œuvre poétique de Senghor.


La salle Nocturnes pendant la première heure de l’après-midi d’étude : interventions des élèves et de Jean-René Bourrel


La deuxième heure a vu se succéder plusieurs interventions. Fabien Pacouret et Jeanne Michaud, assistés par Clélia Pouquet, sont revenus sur les prix littéraires reçus par Léopold Sédar Senghor et sur son élection à l’Académie française. Swann Alvès et Alexis Moreaux ont présenté la vie politique, longue de trente-cinq ans, du poète, depuis l’élection à l’Assemblée constituante jusqu’à la démission de la présidence du Sénégal, le 31 décembre 1980. Durant près de quarante minutes, Roland Colin a évoqué son itinéraire et sa rencontre avec les deux géants du Sénégal indépendant, Léopold Sédar Senghor et Mamadou Dia, couple politique dont la rupture en 1962 constitue un moment décisif de l’histoire du pays.


Durant la deuxième heure de l’après-midi d’étude : interventions des élèves et de Roland Colin


Les communications ont repris vers 16 h 10. Trois interventions d’élèves se sont succédé. Kéziah Valentino, assisté par Lucie Vain, a évoqué le premier festival mondial des arts nègres, tenu à Dakar en 1966, une manifestation aux multiples dimensions. Emy Saïz, avec l’appui d’Eva Nail, a évoqué le combat de Léopold Sédar Senghor pour la francophonie. La Normandie de Senghor a fait l’objet d’une communication de Charlotte Dégrange et de Romane Leviel, assistées d’Alexandre Chennevière, de Laury Curier et d’Eva Nail. Françoise Blum a conclu la journée en revenant, cinquante ans après les faits, sur l’événement 1968 au Sénégal et sur la réponse du président Senghor aux grèves étudiantes et aux revendications sociales.


Pendant la troisième heure de l’après-midi d’étude, avec Françoise Blum et les élèves


Franck Tuleff et Luc Daireaux ont enfin remercié tous ceux qui, avec les intervenants, ont permis la bonne tenue de cette journée : élèves, professeurs et professeures-documentalistes, agents techniques. La journée s’est conclue dans une atmosphère chaleureuse, en présence de quelques parents venus visiter l’exposition « Entre Sénégal et Normandie : Léopold Sédar Senghor, le métis culturel ».


La classe de première ES 3, leurs professeurs et les intervenants devant la salle Nocturnes


Les panneaux de l’exposition et le guide pour accompagner le travail des élèves sont disponibles en ligne.
https://en.calameo.com/books/0056021268d12791702da
https://www.calameo.com/books/0056021267b4071c8959a
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